Burkina Faso: Le Feu a Fini par Cibler la Maison du Pompier Compaoré

Publié le par Lediplomate

24 ans après son accession au pouvoir par un coup d’Etat militaire, Blaise Compaoré fait depuis le 22 Février 2011 face à des contestations d’ordre politique, sociale et militaire. Les événements qui marquent actuellement la vie du pays sont les signes annonciateurs de la fin de l’ère Compaoré.

Il y a malaise au sein du régime Compaoré. Le Vent Tunisien a sans doute traversé le Sahara pour former un grisâtre nuage au dessus du Burkina Faso. L’histoire rattrape peut être Blaise Compaoré, en émettant des signes annonciateurs de la fin de son régime. En attendant le dénouement de la situation, c’est pour le moment ce qu’on puisse dire en analysant les événements ayant marqués la vie politique du pays ces deux derniers mois ; mutinerie dans la majeures parties des camps militaires du pays suivie de pillages, incendie de la résidence du désormais ex-chef d’Etat major de l’armée, le général Dominique Dieudiéré, incendie du siège du parti au pouvoir par les commerçants exacerbés par l’action des hommes en armes, affrontements entre étudiants et forces de l’ordre, marches de contestations des étudiants et élèves contre le régime Compaoré, retrait du président de Ouagadougou, la capitale... Le malaise avait débuté avec le bras de fer entre les étudiants et élèves, l’armée et la justice ayant conduit à une crise au sein de l’armée en Mars dernier. Blaise Compaoré a rencontré les différentes parties notamment les différentes composantes de l’armée pour résoudre la situation. La reprise de la jacquerie des militaires est évocatrice. Ces événements constituent sans doute la partie visible d’un malaise profond. Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat militaire, l’histoire ne manquera pas d’interroger Blaise Compaoré sur faits comme l’assassinat de son ancien compagnon Thomas Sankara, du journaliste Norbert Zongo en 1997 qui ont marqué son régime. Selon un officier, il s’agit de la part des militaires d’une protestation contre le non versement d’une indemnité de logement et alimentaire. Cependant, une telle revendication peut-elle être la cause des tirs à l’arme lourde en l’air, des braquages dont les populations burkinabè sont victimes, des pillages de boutiques ?  Le chef de l’opposition,  Stanislas Bénéwende Sankara a exigé depuis le 31 mars que soit constituée la vacance du pouvoir et que le chef de l’Etat en tant que chef suprême des armées soit démis de ses fonctions. Le président Compaoré a limogé le gouvernement, le chef d’Etat major, ceux des armées de terre et de l’air, de la gendarmerie pour nommer des officiers beaucoup plus appréciés au sein de l’armée. Est-ce la solution quant on sait que l’objectif réel  de ces révoltes reste masqué. Blaise Compaoré et l’œil du médiateur, n’est-ce pas deux mesures contre le poids de cette mutinerie ?

 Par Herve Yao & Grégoire N’Wade  

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